Interview de Drew Barrymore

Toute ma vie, j’ai fait partie des «personnes prêtes à utiliser tous les moyens nécessaires», sans pour autant marcher sur les autres.

Pourquoi vouliez-vous jouer dans ce film?
J’ai trouvé l’histoire tellement fantastique! Cela parle de ce que c’est d’aimer quelqu’un dans cette vie. C’est cela, la vraie signification de la vie. J’ai tout de suite pensé que c’était quelque chose que mes filles devraient voir. C’est un film sur les femmes, fait par des femmes. Ça m’a donc interpellée à tous les niveaux. C’était tellement sentimental. Ce film parle de tout ce que nous traversons dans la vie quand les choses nous tombent d’un coup.

Cela fait longtemps que vous travaillez dans l’industrie du cinéma. Que pensez-vous de toute cette attention nouvellement portée aux femmes?
C’est merveilleux. Je venais juste d’accoucher de ma fille Frankie lorsque j’ai tourné dans ce film. Je suis mère de deux enfants; cette histoire parle d’une amitié de toujours entre deux femmes. Des femmes ont écrit et réalisé ce film. Et, pour la première fois, j’ai été tellement touchée par la manière dont les femmes et la féminité sont traitées dans ce film. Cela m’a énormément influencée. Dans ce film, tout fout le camp, et ce sont des femmes qui gèrent ces situations difficiles.

Mais il y a toujours des inégalités salariales…
Oui, et c’est bien malheureux. Nous devons faire quelque chose pour que ça change.

Que faire?
C’est difficile de répondre concrètement à cette question, car c’est un sujet qui n’est pas si simple. Pourtant, cela pourrait être simple. Il faut être prêt à tout pour y arriver. Toute ma vie, j’ai fait partie des «personnes prêtes à utiliser tous les moyens nécessaires», sans pour autant marcher sur les autres. Oui, c’est ce qu’il faut faire.

Ce film vous a-t-il fait réfléchir à la relation que vous entretenez avec votre meilleure amie? Ou aimeriez-vous avoir une amie comme celle du film?
Je suis très contente lorsque les gens disent: «J’ai appelé ma meilleure amie après avoir vu ce film.» Hier soir, j’ai entendu dire que la définition du succès, c’était le soulagement. Et je suis à la fois soulagée et enthousiaste à chaque fois que j’entends quelqu’un dire cela.

Un événement tragique domine ce film. Avez-vous déjà fréquenté des personnes ayant eu un cancer du sein?
Oui. Les personnes que je connais, qui font partie des gens que j’aime le plus au monde. Ma belle-mère et mon associée, Nancy Juvonen, que j’admire énormément, ont toutes les deux perdu leur mère. Elles m’ont toutes les deux dit que c’était très dur de vivre avec cette réalité. C’est un processus très long et difficile. Dans ce cas, l’humour se mêle à la frustration et à l’épuisement. Il y a un niveau d’assistance et d’altruisme incroyables dans le fait de se donner à quelqu’un d’autre. Pour moi, c’était très important: cela et tout le reste, en fait. J’ai l’impression de vivre les mêmes choses que dans le film. Un film ne fait pas toujours d’arrêt sur une image représentant la réalité; il peut n’évoquer simplement que les instants calmes de la vie. C’est difficile de parler de tout dans le film. La réalité, c’est une corvée quotidienne.

Le film parle de la quantité de vie, d’amitié et d’expériences que ce groupe connaît pendant une très courte période. Il fait l’équilibre entre la réalité et l’humour, et le calme et la force qui vont avec. Il parle également de tout le temps, de l’expérience et des convictions qui composent toute la vie de ces personnages.

Alors, c’est quoi, la vie?
C’est quelque chose de court. C’est tout. Et on n’y pense jamais jusqu’à ce qu’on laisse en quelque sorte tout en suspens, parfois, lorsqu’on a besoin d’avoir un pied dans la vraie vie, lorsqu’il faut être là et aimer encore plus.